Les obligations légales en matière de bilan carbone pour le secteur de l’hôtellerie et de la restauration

Face à l’urgence climatique, le secteur de l’hôtellerie et de la restauration se doit d’agir en réduisant son empreinte carbone. Les obligations légales en matière de bilan carbone sont un levier essentiel pour inciter ces acteurs à prendre leurs responsabilités environnementales.

Contexte réglementaire et objectifs

La loi énergie-climat, adoptée en 2019, renforce les exigences en matière de bilan carbone pour les entreprises françaises. Elle vise notamment à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, en divisant par six les émissions de gaz à effet de serre du pays. Le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, qui représente environ 3% des émissions nationales, est directement concerné par ces dispositions.

Cette loi impose aux entreprises de réaliser un bilan carbone, c’est-à-dire un inventaire des émissions de gaz à effet de serre liées à leur activité. Ce bilan doit être réalisé tous les quatre ans et couvrir l’ensemble des sources d’émissions directes et indirectes (énergie, transport, déchets, etc.). Les entreprises doivent également élaborer un plan d’action pour réduire leurs émissions, en tenant compte des objectifs nationaux.

Obligations spécifiques au secteur de l’hôtellerie et de la restauration

Bien que toutes les entreprises soient concernées par ces obligations, le secteur de l’hôtellerie et de la restauration est soumis à des dispositions spécifiques. En effet, les établissements hébergeant plus de 50 personnes doivent désormais réaliser un audit énergétique tous les quatre ans. Cet audit permet d’identifier les sources d’économies d’énergie et de proposer des solutions pour diminuer la consommation.

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Les restaurants sont également incités à mettre en place des pratiques responsables en matière de gestion des déchets alimentaires. La loi impose notamment aux établissements servant plus de 150 couverts par jour de trier leurs déchets organiques et de les valoriser, par exemple par compostage ou méthanisation. Cette obligation vise à réduire les émissions liées à la décomposition des déchets en décharge.

Mise en œuvre et accompagnement

Pour aider les professionnels du secteur à se conformer à ces obligations légales, plusieurs outils et dispositifs d’accompagnement sont mis à leur disposition. Parmi eux, on peut citer le Guide pratique du bilan carbone pour l’hôtellerie et la restauration, élaboré par l’ADEME (Agence de la transition écologique) ou encore le dispositif Eco-défis, qui propose un accompagnement personnalisé aux petites entreprises pour mettre en place des actions concrètes.

Par ailleurs, certaines entreprises choisissent de faire appel à des consultants spécialisés pour réaliser leur bilan carbone et les conseiller sur les mesures à mettre en œuvre. Ces experts peuvent également assister les établissements dans la mise en place d’un système de management environnemental, tel que l’ISO 14001, qui permet de structurer et d’améliorer en continu leur démarche environnementale.

Enjeux et perspectives

Au-delà des obligations légales, la prise en compte du bilan carbone représente un enjeu stratégique pour le secteur de l’hôtellerie et de la restauration. En effet, face à la demande croissante des consommateurs et des pouvoirs publics en matière d’engagement environnemental, les entreprises qui sauront réduire leurs émissions et proposer des offres plus responsables bénéficieront d’un avantage concurrentiel.

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De plus, cette démarche peut générer des économies significatives, notamment en termes d’énergie et de gestion des déchets. Elle contribue également à valoriser l’image de marque des établissements engagés et à fidéliser une clientèle soucieuse de son impact écologique.

En somme, les obligations légales en matière de bilan carbone constituent un levier important pour inciter le secteur de l’hôtellerie et de la restauration à prendre ses responsabilités environnementales, tout en lui offrant des opportunités économiques et concurrentielles.